Communiqué du 30/06/2022 - Les brèves de Cigeo/Bure

Que s'est-il passé ces dernières semaines ? Entre actualités, annonces et bilans ? Toutes les infos autour de Cigéo et de la nucléarisation du territoire en Meuse/Haute-Marne ne peuvent pas faire l'objet d'un communiqué systématique. Il y aurait beaucoup trop à dire. Nous vous proposons donc régulièrement un récapitulatif des actualités et articles intéressants sur le sujet. Bonne lecture !

[A LA UNE] du 11 au 17 juillet à Luméville, Fête des Barricades !

On le sait depuis toujours, mais ça devient concret avec l'utilité publique de Cigéo à l'horizon : située sur le tracé de la future ligne ferroviaire du projet, l'ancienne gare de Luméville, propriété des opposant-es à Cigéo devient immanquablement un haut lieu de la résistance de la lutte à Bure !
Face à la menace planante de l'expropriation, la fête des barricades est organisée du 11 au 17 juillet !
Toutes les infos ici

[A LA UNE] du 5 au 7 août à Hévilliers, 3ème édition des BURE'LESQUES !

Et ça s'organise bien comme il faut : les Bure'lesques 2022 plantent leurs chapiteaux à Hévilliers (à quelques kms de Bure) dans un beau cadre verdoyant et vallonné !
Suivez toutes les infos sur la page du festival ci-dessous. La programmation est fin prête, et pour en savoir plus, un seul site : https://burefestival.org/
Allez fouiner dessus, ça va être une superbe édition !

CIGEO : DUP OU PAS DUP ?!

 

La préfète de région Josiane Chevalier avait annoncé le 22 mai lors d'une visite à Bar-le-Duc que la déclaration d'utilité publique du projet serait signée avant la fin du mois de juin et que le dossier était qualifié prioritaire et en haut de la pile. Presque concomitamment, à l’Assemblée Générale du Clis, il a été confirmé qu’on ne connaît toujours pas l’inventaire des déchets concernés par Cigéo ni le coût du projet. Quels seraient les déchets enfouis? Comment évaluer le coût d'un projet dont on ne connaît pas les contours ? Quelle maîtrise des risques ? Comment on scelle ? Voilà une partie des questions sans réponse, l'utilité publique serait plus qu'injustifiable. Plutôt lamentable.

 


 

Avec plusieurs organisations nous avons donc envoyé ce courrier à Elisabeth Borne pour l'alerter sur l'indigence du dossier. Une signature du décret serait un acte politique irresponsable !

 

Les législatives en Haute-Marne et en Meuse, ça fait flop

Ni la Meuse ni la Haute-Marne n'auront de député-es en direct de leur territoire qui réaliseront un relai sérieux des inquiétudes financières et scientifiques de Cigéo Bure. Après avoir connu l'apport essentiel d'une députée comme Emilie Cariou dans le nord-meusien qui a dénoncé à plusieurs reprises le manque de transparence sur les volumes des déchets et le coût global du projet, ça manquera.
On ne pourra compter sur aucun-e député-e pour défendre nos départements contre l'invasion nucléaire.

De la Hague à Bure, refusons de sacrifier nos territoires pour donner l'illusion à la filière qu'elle sait gérer ses déchets

La Hague et Cigeo sont les deux expressions de l’occlusion dans laquelle elle se trouve !
Et ça remue à la Hague : la seconde réunion de la concertation sur la piscine EDF a tout simplement été annulée. Il est temps que les acteurs du nucléaire comprennent que leurs contestations ne génèrent plus aucune illusion et que nous continuerons ici et là a les boycotter en faisant entendre nos oppositions !

(Photos récupérées ici : https://twitter.com/plutonyck/status/1541860979545411587)

Il y a dix jours, la manif à Cherbourg a réunit 1000 personnes, des habitant-es, des travailleurs du nucléaire... même des personnes qui ne sont pas antinuc. Le ras-le-bol est généralisé ! Nous y étions d'ailleurs, pour lire ce texte en soutien de Bure à la Hague :
"Nous sommes venues de Bure pour apporter notre soutien à la lutte contre ce projet de méga piscine atomique.
De Bure à la Hague, nos luttes sont liées : les déchets de la Hague pourraient finir chez nous, entre Meuse et Haute-Marne, là où ils veulent déjà enfouir les pires rebuts radioactifs jamais produits à 500 mètres sous terre : le projet Cigeo.
De Bure à la Hague nos combats sont finalement similaires : on se bat contre les inconséquences de la filière nucléaire, contre les mensonges dans lesquels elle se berce depuis bien trop longtemps, contre ses déchets qui resteront actifs pour certains pour des milliers d'années et qu'elle risque de ne jamais maîtriser. Nos combats sont les conséquences et les symptômes de l'occlusion dans laquelle la filière se trouve aujourd'hui. Car rien n'est sous contrôle, la filière nucléaire est aujourd'hui dans une situation de fragilité extrême et son avenir est criblé d'incertitude. Sa prétendue relance n'est qu'incantatoire.
De Bure à la Hague, sous couvert de démocratie participative on nous pond les mêmes concertations fumeuses, dont les contours entérinent déjà les projets, dont les périmètres ne permettent pas leur remise en question, durant lesquelles les promoteurs évacuent nos questions et balayent nos inquiétudes.
De Bure à la Hague, nous cherchons à défendre nos territoires contre une industrie qui se donne l'illusion de gérer ses déchets. Ici a travers un projet de méga piscine d'entreposage sous eau. Chez nous à travers un gigantesque projet de stockage géologique. Derrière ce vocabulaire qui se voudrait rassurant, une seule réalité : une fuite en avant qui n'en finit pas et des déchets qui s'entassent. Des déchets toujours plus nombreux. Des déchets toujours plus dangereux. S'opposer à ces projets, c'est aussi refuser ceux à venir. Car derrière Bure et la Hague, combien d'autres piscines ? Combien d'autres Cigeo ?
Nos territoires ne sont pas des poubelles nucléaires et n'ont pas vocation à finir enfouis sous des montagnes de déchets radioactifs parce que EDF, ORANO et l'Andra nagent dans leurs illusions et se noient dans leurs propres déchets. Cette industrie méprise la démocratie, ravage nos territoires, ignore ses habitants. Ne cédons pas."

Photos reprises à partir du facebook du Collectif Piscine nucléaire stop et qui font le lien avec Bure : https://www.facebook.com/piscinenucleairestop

Le BOIS LEJUC, on n'y renoncera pas !

 

Si la Cour de Cassation a confirmé que l'Andra était la propriétaire du Bois Lejuc, cette décision de justice ne signifie pas l'arrêt du bras de fer juridique.

 

Quoiqu'il en soit ce ne sont pas des décisions de justice qui marqueraient la fin du combat pour sauver le bois Lejuc, habitant-es et opposant-es n'y renonceront pas. Défricher un bois et couler du béton à l'heure où protéger nos forêts est un geste prioritaire pour répondre au changement climatique n'a aucun sens et que l'Andra ne nous parle pas de compensations. Il ne suffit pas de participer à la fête de la nature ou d'organiser des expositions sur les abeilles pour prétendre défendre la biodiversité et l'écologie alors qu'elle mène le projet le plus mortifère du siècle.

 

Les projections de L'été nucléaire s'enchaînent dans le Grand-Est

Le 19 mai c'était la toute première à Saint-Dizier et le débat était ensuite animé par les associations Belles-forêts-sur-marne, Cedra et Eodra. La discussion qui s’en est suivie fut riche, pêle-mêle furent abordés les ressentis suite à la diffusion, puis les actualités nucléaires : l’indisponibilité du parc, la relance de la filière, Flamanville, Bure, et bien sûr la Bamas à St Dizier !

La séance de Verdun a réunit plus de 50 personnes et fut suivie d'un très bon débat d'une heure 30 avec Jean-Marie Brom, excellent orateur ! En tant que physicien, sa connaissance du nucléaire, à la fois pointue et globale, a alimenté de manière très riche le débat.

Celle de Bar-sur-Aube fut aussi très sympathique et incontournable : une projection en terre auboise où les déchets radioactifs sont un sujet important avec le stockage non loin des déchets FAVC et MAVC au Centre de stockage de l’Aube et des TFA à Morvilliers (où il y a aussi le projet de doubler la capacité du site) ou encore la recherche d’un site pour les FAVL. Et si un de ces sites était pris pour cible ? Et s’il y avait un accident ? Le film a interrogé les spectateurs sur ce que nous ferions à la place des acteurs : fuir ? Se confiner ? Personne ne sait. C’était aussi l’occasion d’aborder des thèmes d’actualités : la relance du nucléaire, le coût, les EPR… qu'on se le dise, tout inquiète !
Deux projections ont été ensuite programmées en Meuse, à Bar-le-Duc le 20/06 et à Commercy le 22/06.

Le parc nucléaire français : un nombre record de réacteurs à l'arrêt

Le parc nucléaire est en pleine forme... plus de la moitié de la capacité installée est indisponible : vieillissement, phénomène inattendu, et encore largement inexpliqué de corrosion sur des tuyauteries, conditions climatiques. Cette situation, qui pose des problèmes de sécurité d’approvisionnement en électricité, soulève également des questions en termes de sûreté.

Qui dit parc nucléaire vieillissant dit de plus en plus de réacteurs à l'arrêt pour des raisons de sûreté. Qui dit sécheresse et réchauffement climatique dit aussi de plus en plus de réacteurs à l'arrêt pour des raisons de sûreté. Début juin, EDF a du revoir à la baisse la puissance de plusieurs réacteurs nucléaires, notamment un de la centrale de St Alban en raison du trop faible débit du Rhône. Et nous n'étions pas en période exceptionnelle de canicule ! Ce phénomène sera inévitablement amené à se reproduire, de plus en plus souvent, et de plus en plus tôt.

Lire cet article de Le Monde du 18/05/2022
Lire cet article de France Info du 6/06/2022